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Fella Hadj Kaddour (FHK): Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans le podcast « En fleurs, plus en feu ». Je suis Fella Hadj Kaddour et je serai votre hôte pour l’épisode d’aujourd’hui. « En fleurs, plus en feu », est un podcast qui a pour objectif de mettre en visibilité le travail du projet de Promotion des Actrices Racisées en recherche partenariale au Québec, le projet PARR. Et maintenant, l’épisode d’aujourd’hui.
*musique*
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FHK: Avant de commencer le podcast, j’aimerais d’abord qu’on reconnaisse qu’on se réunit aujourd’hui sur le territoire de la nation Kanien:keha'ka,territoire non-cédé de Tiohtià:ke, ici sur l’île de la tortue. Nous aimerons, nous aimerions, pardon, exprimer toute notre solidarité avec les communautés autochtones qui luttent pour l’auto-détermination, nous honorons bien sûr les gardiens et les gardiennes traditionel·le·s de ce territoire.
Après les journées d’atelier pour la cohorte PARR, l’équipe du projet a mis en place deux journées BIPOC où un groupe de femmes et de personnes non-binaires noires, autochtones et racisées, qui ont effectué ou qui effectuent de la recherche partenariale au Québec, ont pu créer ensemble des stratégies de résistance solidaires concrètes, pour leur survie et leur épanouissement dans leur milieu. Les journées BIPOC ont été structurées en trois temps. D’abord, la diffusion des résultats de la recherche PARR, portant sur les obstacles systémiques et les stratégies de résistance des femmes et des personnes non-binaires noires, racisées, impliquées dans, en recherche partenariale au Québec. Ensuite, il y a eu la tenue d’un panel de discussion d’actrices autochtones sur la préservation des savoirs, des données et des réseaux, dans des projets par pour avec les communautés autochtones. Ce panel a été animé par Jessica Quijano, avec la participation de cinq panélistes, Amy Edward, Ella Martindale,Amanda Shawayahamish, et Catherine Richardson. Enfin, il y a eu la tenue d’un atelier de construction de stratégies de préservation en solidarité, entre personnes actrices de la recherche noires, autochtones et racisées, et cet atelier a été animé par Adama Kaba.
Et donc pour l’épisode d’aujourd’hui, on a le plaisir d’accueillir certaines des personnes participantes aux journées BIPOC, organisées par l’équipe du projet PARR. Donc d’abord avec nous, Ella Martindale. Ella est une personne chercheuse Quw’ustun Mustimo, qui étudie les méthodologies autochtones et l’éducation basée sur le territoire. Ella s’intéresse à la manière dont les peuples autochtones apprennent à connaître et à apprendre sur leur territoire, et la manière dont ils incarnent le mouvement de restitution du territoire dans leurs actions. Ella mène des recherches sur les eaux souterraines Xwulqw’selu Sta’lo, sur Quw’utsun Tumuhw , et soutient des projets de recherche d’action participative au sein du cercle-lab de Tkaronto. Iel vit à Montréal et étudie en deuxième année de doctorat en éducation à la justice sociale à l’Institut d’études pédagogique de l’Ontario, de l’Université de Toronto. Bonjour Ella, merci d’être ici.
Ella Martindale (EM): Thank you for having me.
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FHK: Avec nous également, Marilie Ross. Marilie utilise les pronoms iel et tout les accords. Marilie étudie à la maîtrise en sociologie. Iel se penche plus précisément sur les enjeux de l’adoption internationale. Marilie a co-fondé le collectif Soft Gong, regroupant des adopté.e.s de la Chine, et visant à la visibilisation de cette communauté. Enfin, Marilie est libraire co-gestionnaire à la coop de solidarité l’Euguélionne, bonjour Marilie, merci d’être ici.
Marilie Ross (MR): Merci beaucoup de m’avoir avec vous.
FHK: Avec nous également Salma El Hankhouri, Elle est chercheuse en études interdisciplinaire à l’intersection des études autochtones globales des arts et des approches décoloniales en études culturelles et urbaines. Son projet de doctorat s’appuie sur un recherche collaborative avec des artistes autochtones basés à Tiohtake Moonyang, pour comprendre leurs expériences de résurgence culturelle en rapport à la scène artistique urbaine. En tant que personne Amazighe du Maroc, ses travaux s’intéressent aux convergences des luttes anti-coloniales entre communautés autochtones et racisées au Québec à travers la revitalisation des pratiques autochtones artistiques globales. Elle vit à Montréal depuis neuf ans, et finit ses études de doctorat à l’Université Concordia, elle soutient présentement un projet familial de restitution des savoirs ancestraux Amazigh à travers l’écriture créative. Bonjour Selma, merci d’être ici.
Salma El Hankhouri (SH): Bonjour, thank you for having me.
FHK: Également avec nous, Safia Boufalaas. Elle est professionnelle de recherche ainsi qu’une étudiante au doctorat franco-algérienne. Elle s’intéresse aux questions de violence, de transgression et de genre dans le contexte des groupes criminels, plus précisément les maras latino-américaines. Avec un positionnement décriminalisant, elle essaie d’explorer à travers le documentaire les questions de contexte socio-économique, les questions de genre et d’identité, pour essayer de comprendre pourquoi certaines personnes décident de s’affilier à un gang. Avant de faire de la recherche, elle a fait de l’intervention-animation sociale et communautaire en France dans plusieurs structures, notamment dans une association abolitionniste, dans le but d’accompagner les personnes victimes de la traite des êtres humains dans des écoles secondaires et dans un foyer de jeunes filles marginalisées. Dans le cadre de son poste en tant que coordonnatrice communautaire à Concordia, elle utilise son expérience en intervention sociale et son savoir-faire de chercheuse pour s’intéresser aux relations et aux tensions entre les practiciens-practiciennes, les théoriciens théoriciennes et les institutions sous le prisme de l’éthique. Elle a aussi initié des protocoles de recherche se voulant plus éthiques, et évitant les écueils extractivistes en mettant en avant le partenariat avec les communautés racisées et/ou marginalisées locales. Bonjour Safia, merci beaucoup d’être avec nous.
Safia Boufalaas(SB) : Bonjour Fella, merci beaucoup de m’avoir.
FHK: Et enfin, avec nous, Ama Maria Anney, féministe ivoiro-canadienne, spécialisée en genre et en politique sociale. Ama est la directrice d’Action Cancer du Sein du Québec, elle a siégé sur des comités d’encadrement de plusieurs recherches partenariales traitant essentiellement d’enjeux de santé communautaire et environnemental, de violences sexuelles, pour ne citer que ceux-là. Elle a également été sollicitée comme experte de vécu pour plusieurs études, elle a une douzaine d’années d’expérience en éducation populaire, en plaidoyer, en analyse politique et en prévention dans le mouvement féministe québécois. Un requestionnement des pressions sociales dévolues aux femmes au carrefour des oppressions reste ses principales sources d’intérêt. Bonjour Ama, merci beaucoup d’être ici.
Ama Maria Anney (AMA): Tout un plaisir d’être avec vous, merci.
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FHK: Donc pour commencer, ma première question, j’aimerais vous demander, qu’est ce qui vous a motivé à participer aux journées BIPOC, on pourrait commencer par toi, Ella, qui a été comme personne panéliste et aussi comme personne participante. Qu’est-ce qui t’a motivé à participer à ces journées ?
EM: Thank you. Uh…I just moved back to Montreal, and its really important to me to be in community and get to know people that are doing similar work, and so the project PARR was really interesting to me. When my friend invited me, or like let me know that it was happening, I was like : wow, this would be a great opportunity to get to know folks who are doing collaborative research in the city, um…Yeah, just coming back in my work and in my life, like coming back to Montreal, its like very important to ground myself in community and in places with people that are doing similar things. So…Um I think that, that’s been happening, like I’ve learned a lot already, I’m very glad to be here with you today, but like also the workshop after the panel that I participated in was really really cool and I learned a lot and yeah. So like in short, its just about being in community for me, like to start off, to start the relationship like in that way is like really important so I’m glad I had the opportunity, yeah.
AMA : Donc je disais que, hormis le fait que je savais que j’allais pas être surprise de constater qu’il y avait un bouillonnement intellectuel là, entre nous, entre sœurs, j’ai aussi fait…pris part à des projets de recherche partenariale donc qui…Qui mettaient ensemble des chercheurs communautaires et des chercheurs scientifiques et je me suis dit que bon, peut-être que de venir dans ce type d’espaces, pour essayer de voir ce que d’autres personnes qui ont des expériences semblables et vécu semblables pouvaient expérimenter dans ce type d’aventure, ca pourrait être intéressant, puis je savais aussi que ça allait être des espaces de solidarité féministe. Je savais que ça allait être de solidarité féministe, et puis que ça allait être aussi…C’est tellement rare qu’on ait des espaces de… Qu’on baisse la garde, qu’on ait des espaces de connivence, qu’on ait des espaces de coconstruction ou on peut… des safe spaces en fait. Donc je me disais que ça allait être…Ça allait être ce que j’allais vivre, pis aussi je savais que ça avait été préparé par de brillantes personnes, par l’équipe du projet PARR, pis…C’est ce qui m’a fait entrer dans la pièce pleine de lumière en fait. *rires* Voilà.
MR: Euh je pense que c’est un peu comme vous avez dit, donc le désir de faire communauté, je pense que cest quelque chose qui est quand même assez criant justement pour des personnes racisées dans des milieux aussi qui peuvent très être très isolants, euh, entre autres l’académie. Puis je pense que c’est aussi ça, penser justement à l’extérieur d’un narratif qui est expliqué, donc, pour moi c’est de répondre à la question, what is the sound of my own voice, outside of their fear, because if it’s not us that were doing the work, it’s gotta be about us. And about us is the fear that they have of us, donc je pense que c’est vraiment important de remettre de l’avant comment nous on se perçoit, de remettre de l’avant comment nous on peut se mobiliser pour mettre notre savoir, nos expertises, parce qu’elles existent depuis des années, depuis même avant que ces personnes-là le fassent, et je pense aussi que c’est une manière de pas l’oublier et de justement savoir comment le faire avec des outils qui nous sont emmenés par projet PARR.
SH: Yeah for me it’s also, I come from an academic background, a research background, and so… It’s the need of community that motivated me to participate but also part of that effort to do that, was meeting one of the feminist activist who is very active in Quebec, and I met her after a play that I went to see, that is actually also part of my collaboration effort with, with, in art, in the art, in Indigenous art here in Montreal. And I met, it’s Alexandra Pierre, I met her at the end of that play, beautiful play, by beautiful artists, that you know talked about the history of the first Indigenous activist woman in Montreal in the 1700s. Which we never hear about, that they are, we are like, we are learning as people who are non-Indigenous to this territory and we learn about that, and it was a beautiful space of coming together like, meeting Alexandra, she told me about PARR and that’s how I got into participate in the project by Felicia and Saaz, who, led by these two beautiful women and yeah so…I think we, you said it too, safe space is very important when we’re doing research as a, you know, a non-Indigenous racialized person here, wishing also to built those collaborations and solidarities with other communities, racialized communities, Indigenous communities in here…And so, trying to think about how we can you know, work within a very exclusionary institution, whether it’s the community sector, the government, academia, like its everywhere right. So we are really, you know it’s a mega structure, so I think…Yeah, that’s, that’s… I think that’s what, for me it’s community and safe space.
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SB: Je rejoins un peu tout ce qui a été dis. Ayant le background communautaire et aussi en recherche, c’est des espaces, l’espace communautaire c’est un espace que j’arrive vraiment à naviguer assez facilement vu que c’est des personnes qui me ressemblent vraiment. L’espace de la recherche c’est quelque chose de tellement différent qu’on doit, quand on est une personne racisée, naviguer on doit se protéger c’est drainant, donc…Avoir des safe spaces comme ceux qu’on a eu avec, grâce à au projet PARR, ça fait énormément de bien. Parce que veux veux pas, la recherche nous rend toujours dans un espèce d’instinct de compétition, même en tant que personne racisée,et c’est très difficile parce qu’on veut garder des contrats, on veut avoir des contrats, on est aussi ….on est toujours dans des positions plus précaires, donc c’est de voir d’autres personnes, et c’est triste parce que je vois d’autres personnes qui sont dans le même… Dans la même position que moi et c’est compliqué, c’est dur à gérer. Mais de me dire que je ne suis pas seule, et qu’on est solidaires et qu’on est prêtes en fait à être toutes ensembles, ça fait du bien et ça rassure. ‘
FHK: Merci beaucoup pour vos témoignages et vos réponses. Je voulais aussi savoir, après avoir participé aux journées BIPOC, qu’est-ce que vous retenez des réalités spécifiques des communautés auxquelles vous appartenez, mais aussi les réalités on va dire, qui sont communes entre les personnes autochtones noires et racisées ?
AMA: Je pense qu’on a des vécus solitaires, mais qui sont…À certains égards semblables et différents. Je pense que toutes, ce que j’ai retenu, c’est que toutes on valse avec une forme d’invisibilisation de nos aptitudes, de nos connaissances, de nos trajectoires, puis aussi, mais en même temps j’ai réponse à ça, je pense que c’est parce que, je pense dans dans le subconscient de plusieurs personnes, c’est…On est récemment, on est vues, on est appréhendées comme des sujets, des personnes qui peuvent être sujets, qui peuvent vraiment faire, mener, produire de la méthodologie, centrer des enjeux essentiels. Il y a pas très longtemps, je pense qu’on a, qu’on était essentiellement vues comme des objets d’étude. Donc, je trouve que on a ça en commun, on réclame en fait certaines choses. On réclame d’être vraiment considérées, dans le milieu de la recherche, dans les métissages recherche institution, les recherches organismes communautaires et tout ça. Mais je pense qu’il y a des intersections entre nos identités, les institutions dans lesquels on navigue, en fait la recherche, le colonialisme, il y a tellement d’intersections,il y a tellement de choses qui sont, qui se conjuguent ensemble que j’ai envie de dire que ah, oui, on a des vécus similaires, oui ces journées ont été vraiment ressourçantes, oui on a de très bonnes idées, on a envie de continuer à avoir des stratégies, mais il faut pas qu’on oublie que toutes ces démarches-là sont faites ou pensées dans des espaces qui ne sont pas neutres. Et donc, on a des vécus similaires je le répète, mais en même temps aussi on a…On navigue dans des espaces similaires qui sont très, qui sont oppressifs, qui sont construits sur des façons, des habitus recentrés, suprémacistes blancs, donc c’est compliqué. Donc je pense que ce qu’on a en commun aussi, c’est de constater ça. Ce que je suis en train de dire, qu’est-ce que vous en pensez, je sais pas. *rires*
EM: Yeah no, thank you. Okay so in terms of collaborative research, what do we have in common…and what do we have that might be different. Okay, I think, like you said like, we are all, like in an academic space we are all coming to understand what we do have in common, which is being, being a subject is what you said. Or like, being studied, and being under like similar conditions, of like…Yeah, colonialism, white supremacy, having to contest that together. So I wanted to say yes like, that’s one of the things we have in common, and something else…about that I guess, is that within that we are all like racialized, against the state, the nation-state, like differently ? Like we all have like different ways of walking through the world, under the state’s oppression, basically. And so , those specificities, apart from the specificities that are like beautiful and wonderful about who we are and about like the places where we come from, are also something that we have to think about when we are working in the academy. So there’s like, a lot of the times, I think well, it’s really important that, because for a long time we have in some ways been lumped together right? Like, it’s like, okay, racialized people or like nonwhite people, that’s who you are, and then whatever you’re all the same right. So I think we’re past, we’ve been past that for a minute, I mean I know I have too, right, but like there’s something of power there, there’s something that’s strong in coming together, in that way like, reclaiming that, like okay, well we are all experiencing similar things so we’re going to contest that oppression. But then, so I often think, it’s really important that we find our specific and our particular identities, within that, right. And then, at the same time, those specificities will be what makes the change if that makes sense? Like, yes we have to come together, and then we have to find the specifics in order to like, actually change the way we do research. So it’s not only just about like how we’re represented, or visible we all each are, individually or collectively within groups, or all of those kinds of things, like what I’m interested in is like moving forward, doing things differently, because we’re also like used to do research in a way that like, we’ve been putting into categories, and now we understand ourselves in those ways. Or like, oh well, I’m Indigenous, so this is like the ways, this is the way in which I move, and also we get to redefine that overtime. Like we get to move through the world in that way, like the way we are, and also with other people. So, if we do come together like intentionally, and move, and like recognize each other, not just recognize, and not , not even compare, but just be together and think with each other, we’re gonna come to a different kind of togetherness. Like we’re gonna come to a different kind of like, not like how we were all lumped into one category before but like a new way of moving forward, which we’re already, we’re already doing by being here together, in my opinion, it’s all just like, in that, but…Yeah anyways, I could go on and on so, I think that, well whatever, just to sum it up so that I can hear more from you like, like yeah like, the differences are really really important and it also matters that we come together, but based on differences. Because of course, we’re not all the same, that’s what they’ve been trying to…You know ? Anyway. I could go on, I could go on, but yeah, I’d love to hear from somebody else.
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MR: Thank you for that it was…There’s a lot to absorb that you said. I think it is so beautiful, and I want to come back to the thing you said about like, how there’s categories trying to like contain us. And its true that I feel like in academia…Y’a toujours cette manière un peu de soit être quelque…En fait il faut toujours performer notre identité, et on est toujours un peu confinés à soit la performer, soit l’abstenir, puis il y a toujours un peu, ça rentre encore dans cette dichotomie, narratif colonial justement de faire comme ah ben, t’es soit ça ou ça. And I feel like, going in this fluidity, is to say like, I want to say a bad word but I’m not going to say it…these categories, and let’s shut it down to be like who we want to be. And I feel like that’s why community, and for me friendship, is so important and like, we don’t have to take that for granted, because it’s, for me like, friendship is… Is gonna always clarify the possibility for me to be like, fluid, as a person, and will never re-question my humanity as a person. I feel like that’s community, and that’s why it’s important, and I feel like you said it, well both of you said it pretty much, to say like, y’a des systèmes en place, et je pense que c’est qu’est ce qui nous , qu’est ce qui nous rassemble, ben nous rassemble le plus, qu’est ce qui découle sur tous. Et c’est de dire en ce moment, je pense que, je regarde toutes les personnes dans mon entourage, et on est tous fatigués. Je veux dire, cette fatigue-là découle de cela, puis je pense que c’est aussi quelque chose qu’il faut adresser, mais il faut l’adresser encore là je pense collectivement. Tsé je pense, encore là, la phrase de dire comme, on peut pas être libres tant que toustes ne sont pas libres, ça s’applique encore dans cette situation-là, et je pense que c’est là aussi de dire, comment au niveau communautaire qu’au niveau académique on peut se joindre et mettre en place justement des stratégies pour se réorganiser et pour comment le faire aussi collectivement. Je pense que justement des espaces comme PARR donnent le temps à ces personnes-là qu’on a pas nécessairement pour le faire.
SB: Si je peux, je pense que ce qu’on a en commun c’est qu’on leur fait peur, dans le sens ou on a une force et une résistance qui, qui trouble le milieu académique. Je le vois en tant que personne, même je le vois quand je suis sur des projets à travailler avec ma communauté par exemple, ou en fait je les reprends, je reprends les universitaires en leur expliquant, c’est pas parce que vous avez fait un projet comme celui-ci dans une autre communauté que vous allez refaire sur ma communauté. Toutes les communautés sont différentes, on a tous des biais culturels qui sont très différents, et c’est le problème aussi que la recherche fait beaucoup, c’est du copier-coller. C’est prendre un projet que j’ai fait par exemple avec une certaine communauté, le refaire à l’identique sur une autre communauté, et ils le comprennent pas. Et je veux aussi rebondir sur ce que tu as dis, le fait qu’on est fatigué.e.s et drainé.e.s, et c’est ce que j’essaye toujours de faire avec mes collègues c’est d’être dans un système de care, mais c’est pas le care comme on le voit de manière blanche ou oui faut que t’ailles voir un psy, faut que tu ailles parler, bla-bla-bla. Moi dans ma culture, le care c’est la bouffe par exemple, c’est on est autour de nourriture, on discute de tout et de rien, d’autres personnes ça va être des rituels qui sont totalement différents, et c’est ça aussi qu’on a en commun, je pense qu’on a cette force de pouvoir en fait vraiment perturber le milieu académique, si on arrive en fait à être toutes ensembles, mais aussi à réussir en quelques sortes à se guérir et à se soigner dans le respect et la dignité de l’autre.
SH: Oui j’aime bien ça, I like the…ce que tu dis, c’est un peu comme un retour aux sources. Pis ça je l’ai vécu aussi, I lived it even in my, throughout my work when I was, essentially collaborating with Indigenous artists here, it’s not my community, I’m doing research with other people, with other cultures that I don’t understand, that I don’t know, so there’s always learning but at that process, I realized that I myself was disconnected from my own Indigenous cultures and traditions and because for many reasons right, and on top of that, I’m in diaspora, I’m not at home here, I’m in a different territory so, and there’s always these questions about territory and sovereignty and Indigenous self-determination, I think it is very important to honour that, as, you know, racialized communities are not Indigenous here…And that comes always back to, you know, honour that and not just in theory, but in practice, and figure out how to practice that, obviously there’s a lot of challenges and barriers to do any work, that’s, that’s when you’re not part of the dominant society and culture, but I think…These, you know, these solidarity meetings that we are doing like now, with the PARR, with the PARR is allowing us to meet and be here together, I think is the starting point to figure that out, like how can we actually practice you know ? And be allies to Indigenous self-determination in our own capacity. Like that is not a question that I‘ve heard a lot, and it’s not something that, like sometimes I’m like I need to discuss, I need actually my community to discuss this, because you know, if we’re doing something we need to do it as a community. And so sometimes its hard because, well, you don’t have the community around you. Sometimes, it’s because you have a lot of work and just overworked and tired, like the stuff that you said. So…So yeah, I think that, that looking into how, where to go forward, it would be a good…Yeah. Honouring the past and seeing what, how we can move on onto the future.
FHK: Merci beaucoup pour vos, pour vos réponses et vos témoignages et vos réflexions surtout par rapport à cette journée-là. Je voulais aussi embrayer sur, pendant les journées BIPOC, il y a eu un atelier qui a été animé notamment par Adama Kaba sur la construction de stratégies de préservation en solidarité entre personnes actrices de la recherche partenariale noires, autochtones et racisées.Et je voulais vous poser la question comme en croisement, c’est-à-dire, on peut commencer avec toi Ella, en tant que personne autochtone, dans quelle mesure c’est important de construire des pratiques de solidarité avec les communautés noires et racisées, et pour les autres participants participantes, en quoi c’est important de construire des solidarités avec les communautés autochtones, notamment dans la recherche partenariale.
26:00
EM: Yeah, I guess I’ll speak to like the difference, the important difference here that’s been distinguished by the question. And…The, like, what…What is being Indigenous within Canada, for me also, just to like situate myself, like I said I’m Quw’utsun or like we said earlier, somebody said, I’m Quw’utsun Mustimuhw and that’s, that my place is then on the other side of the nation-state, so it’s on Vancouver Island. And so, and I grew up in northern BC too, so I have lots of places that are important to me, and part of Indigenous knowledge and Indigenous ways of being, in the way that I’ve understood it in community, with my family, and also in academic settings, is to be in place. Like to know, to take my knowledge with me, to take my places with me. The practice of Indigenous ways of knowing is, like an Indigenous learning, which is what I study, is like to be able to move from one place to another and get to know the land and get to know the people there. And build connections, and think about how to move forward, like think about how to go forward together. So for me like, practices of solidarity as an Indigenous person, with black folks and racialized folks in place, they’re like, they’re the only, that’s the only thing that I’m here to do. Like, that is what we’re here to do. Like I don’t know, I don’t want to make it sound so like, like lovely, like utopian or something or like no, or just like simple, but like I really do think like, it is…So much opens up for us when we realize that we’re on the land together, that we’re not just here to fight the oppressors, but we’re also here to live together. One of the things I’ve heard like not just here like, but like you know, I’m hearing like a lot of non-white people like, they’re, who are super, I’m hearing from a lot of non-white people that they are really down to like, start thinking about what it means to be on Indigenous territories. And like I’m so excited obviously for that to be happening, and what I would say to folks who are feeling that right now, is that like, so many doors open up when you, when you do just like, realize that you’re on the land. Like I know it sounds *laughs*, I can’t put it in any other way really, like it’s not…I don’t want it to seem, it might be, it might be a challenge, but I don’t want it to seem like a challenge, it’s actually like the gift, that… That we can , that we can open together. Like we can be here together and open that gift, I don’t know. Uhmm so like I’m really excited that that’s being talked about, and that’s why I’m here with you, like that’s why I want to be in these spaces, and…And think about that because I think there’s so much power again in coming together so…So, to go kind of like, I guess I’m talking about like what it is for me, and also just like about the questions, but like , to think about solidarity is to think about being on the land together, I guess is the answer.
SH: I love that, being on the land together. And…Actually, since I moved here, it’s been nine years now, I’ve never lived in a country outside of my own country for that long, ever in my life, so it’s like, it’s a milestone for me and…I’ve always being like wondering like, would…It’s very different to be in a settler colonial context, then being in a ….In a country or whatever place in the world where you know who the people who are the…the stewards of the land, you know, like…There’s like a genealogy, there are traditions there, that are rooted in the territory. And I’ve always felt this kind of gap, or kind of like, disconnect here, because it’s a settler colonial context, and I feel like…For anyone who is here, who is not part of this, has to be you know, engaging, has to engage this issue of settler colonialism, but as you were saying like, we end up often caught up in defence, like in defence mode, where we have to, you know, you know….No , I’m not gonna say fight but like…To oppose and you know, deconstruct and educate and like, and resist, and so…And we are , you know doing it at a different, differently for our own communities, and…But it remains important to kind of, I think get to the basis of things in my experience, like just kind of doing my work in my research with that artist, collaborators that I work with lately and it’s been very nourishing because we’ve not…It was a time when we’re not just talking about…Settler colonialism and extractivism and all the kind of things that our barriers are really disrupting everyone lives now, we are actually thinking about you know, how do we connect our own identities and…What is important for us and got us to think about, just an example off my head, the trees that are, you know nourishes, nourishers have, nourished us throughout centuries and my, now like our grandparents and our families and…We got into a space of sharing where, I talked a lot about the fig tree because that’s a very emblematic tree for our communities but, back home, and like the maple tree here, we were just talking about that for hours and it was just this beautiful moment, and I think that’s what you are saying Ella, it’s really that finding new ways of being together I think, because we don’t have a lot of space and energy to do it, but we should do it, and I think it’s very important to…We’ll have a different power actually, together, I think that’s what it is, yeah.
32:04
AMA: Je pense qu’il y a des pièges à éviter. Je pense qu’il y a des pièges à éviter, si on devait imaginer un guide de la solidarité, *rires*, il y a vraiment des pièges à éviter. Eum, déjà, il faut se poser la question de savoir, moi en tant que personne noire qui veut entrer en relation et qui veut collaborer avec des personnes autochtones, que je me pose la question de savoir quelles sont mes intentions. Quelles sont les raisons pour lesquelles je veux entrer en collaboration, je veux mener des projets de recherche, je veux établir un pont, un pont fémini…enfin, une relation autant, enfin, tu vois, co-construire, avoir un espace féministe aussi avec des personnes autochtones, ça c’est très important parce que malheureusement, plane sur nous, en tant que personne noire, moi qui suis arrivée ici au Québec il y a quelques, il y a douze ans, immigration choisie soi-disant, et puis où on ne te…C’est comme si, comme tu arrives ici, et que tu te rends compte que, ah tiens, il y a une histoire ancestrale, tu découvres des peuples aussi, donc je pense que ce que ça fait, c’est que on tombe dans le danger de l’indifférence en fait. On arrive quelque part, puis tu tombes dans une forme de…Toi tu es là, tu veux, tu veux fit dans la société, donc il se peut très fortement que tu tombes dans les dangers de l’indifférence et parce qu’aussi nous vivons en tant que personne noire, énormément de violences, il y a l’épuisement qui est là aussi, tout ça donc des fois tu es là en mode survie, et ça fait que ton regard se détourne aussi de certaines réalités. Ça c’est un fait. Donc j’ai l’impression que on peut discuter de façons de collaborer ensemble, de…C’est bon, c’est pour ca qu’on est là, mais en même temps, il faut qu’on se rende compte et qu’on reconnaisse, qu’on fasse une forme de self-reflection en fait. Comment est-ce que les cultures, les communautés autochtones ont été introduites, ou comment je suis allée chercher l’information, qu’est ce que j’en sais, comment est-ce que moi aussi j’ai une nouvelle posture bien que je viennes d’un pays qui a été colonisé, c’est-à-dire que c’est pas le hasard qui a fait que, j’ai décidé de pas vivre dans mon pays d’origine. Le fait d’avoir moi, d’être arrivée puis d’avoir moi aussi, de contribuer hein, je respire sur cette terre, je paie des taxes, je reproduis certaines choses, c’est…Donc il faut aussi se poser des questions de c’est quoi ma posture, maintenant aussi, ici et maintenant. Avant d’entrer en relation, avant d’entrer en relation authentique et sincère avec des personnes autochtones, et dans le respect aussi. Donc je pense aussi qu’on doit se poser ces questions-là. On doit vraiment se poser ces questions et prendre le temps d’y répondre, tout en établissant des liens.
SB: Je rejoins beaucoup ce que tu dis sur la question de savoir le pourquoi du comment. Aussi j’ajouterais la question de la temporalité, c’est…La temporalité autochtone est différente de la temporalité noire j’imagine que celle des personnes racisées. Donc c’est ça aussi, c’est de comprendre qu’on a tous une temporalité différente et réussir aussi à respecter ça. Et ce que je dis aussi souvent, ce qui est important pour moi dans tout les projets que je fais avec les personnes que je collabore, je travaille pas avec, je collabore avec, vu que c’est une co-construction comme tu le dis, c’est comment…Le avant la relation, le pendant la relation et le après la relation. Comment faire si la relation doit se terminer, comment je fais pour mettre fin à la relation si elle doit avoir, si ça doit avoir lieu. Souvent, c’est ça que la recherche oublie, en tout cas, dans les recherches aves les communautés, c’est…Ils viennent, ils font le travail et ils repartent, et euh…Souvent c’est encore plus de trauma pour les communautés que d’autre chose, je pense que c’est important aussi de souligner ça.
MR: Je vais revenir sur…En fait il y a tellement de trucs qui se sont dits, puis après peut-être redemander la question mais…About what you said, about like, realizing that we are on the land, I feel like, it’s also, and correct me if I’m wrong, but I feel like it’s also saying listening, like…I feel like it’s something that we loose a lot, like even in academia and communitary work, and listening is really something strong, that sometimes we forgot to do. And also saying it’s not about comprehension, its about compassion, even though there’s education to make, but I feel like there’s a lot of resources everywhere, and it’s not even about education anymore, it’s about empathy, of like, caring, for like those realities. Excuses, est-ce que tu peux reposer la question ?
FHK: C’était en tant que personne noire, racisée, dans quelle mesure c’est important de construire des relations de solidarité avec les personnes autochtones, notamment dans la recherche partenariale.
MR: Je pense que ça va, oui oui c’est ça en fait, tout ce qui a été dit de dire en fait , de dire qu’on ne peut pas faire les choses sans penser au fait de où suis-je présentement. Je veux dire, je peux pas, moi en fait moi j’ai grandi ici, j’ai été adopté par une famille blanche, donc même si je suis une personne racisée, ça reste que qu’est ce que j’ai eu comme racialisation sociale, ça reste une famille blanche québécoise. Donc comment je fais pour moi-même, je veux dire je suis pas imperméable au système, je pense que personne l’est, imperméable au système, puis de garder ça en tête c’est important aussi pour comme, je pense de revenir aussi sur la notion de safe space, euh je suis d’accord au fait que c’est important d’avoir des espaces tous ensemble, mais en même temps de dire que je pense qu’on essaie d’avoir un safer space. De dire que, on est pas imperméable à ce système-là, puis je pense que un acte d’amour là-dedans aussi c’est de dire,écoute, si j’ai mess up admettons avec les pronoms, bien je vais réessayer, je vais me réessayer, je suis désolé, je vais recommencer. Je pense que c’est ça aussi de dire qu’on est pas dans la possibilité de tous avoir , d’avoir toutes les compréhensions du monde, puis en tant que personne racisée aussi je pense qu’il y a aussi cette attente-là, qu’on comprenne tout, qu’on aille toutes les…Je veux dire, toutes les savoirs, de tout savoir, puis comme on a cette attente-là aussi dans les milieux académiques, et je pense que pour revenir à la question, tsé je pense que pour moi c’est ça, c’est de comprendre qu’est ce qu’il y a autant dans la pratique militante, de dire, ah ben, admettons il y a une pratique militante sur l’environnement, ben qu’est ce que les populations autochtones ont dit avant même que j’en parle. Pour mon sujet de mémoire, bien sur l’adoption, bien il y a eu les pensionnats autochtones avant de parler de l’adoption internationale, bien on va parler de l’adoption ici sur le territoire. Donc un peu de revenir et de dire que ici c’est pas vrai que ces populations-là n’ont rien dit. Elles ont dit des choses, mais ça été effacé, puis je pense que c’est important de les remettre de l’avant, puis pour moi je pense que c’est ça un peu cette pratique comme vous l’avez dit, de toujours garder ça en tête et de dire ok, qu’est ce qui a été dit avant, et comment je peux faire pour aller rechercher ces formes de savoir en fait qui forment une forme d’épistémicide en fait, qui fait partie aussi de la déshumanisation de ces populations-là, puis je pense que dans la recherche partenariale c’est hyper central en fait comme, comme pratique.
EM: I just have one more thing to say, I want to just say thanks for all of the answers, and…I think, I haven’t been feeling super technical today I guess, but to think about, I think I started my last answer with like the importance distinction between Indigenous, and then like Black and racialized peoples and those, that difference, like what is that difference and why do we make that distinction. And so, I just wanted to highlight for listeners like, what we’re talking about here when we’re making these distinctions, and one of the things is the ways, the way that Indigenous people relate to settler colonial states is very specific and has an impact on everybody who lives within the settler colonial state, right. So we know this, just to be clear like, to think about us being here together does mean, doesn’t mean that we’re all just like ‘okay we’re here together’. There’s a lot of work and you’re all speaking to that really beautifully, and so, so…And like, the difference, we all have, I could get into all the distinctions, and we can define it definitely, but we all have like a different relation to the nation-state, and I do think a lot in terms of colonialism and anti-colonialism and decolonization and thinking about…Not instead of, but like I tend to think in those terms alongside racialization and like race, so for me when I’m thinking about us being here together, those differences and the ways in which we are working towards our liberation are specific, and they are in direct relation to the land, and like, which is underneath the imposed nation-state right. Or like, how do you want to think about it, I like to think about it differently but like, sometimes I think about like the oppression as like an imposed nation-state on top of the land right? So how are we like working to think about it differently. So, I just wanted to add that and also just say thanks for your beautiful answers to that question.
40:43
FHK: Merci, merci beaucoup. Dans les réponses il y avait beaucoup de choses très intéressantes, on est reve…attends, Ama tu parlais de pas tomber dans l’indifférence, ça été relevé aussi par Marilie dans le sens ou il faut mettre de l’avant les histoires qui sont déjà présentes avant de parler des histoires des personnes noires ou racisées qui sont venues immigrer au Canada. Tu as parlé de safer space, plutôt que de safe space, est-ce que tu peux comme plus…comme donner une petite définition pour les auditeurs auditrices.
MR: Euh je pense…Je sais pas, peut-être vous, dans vos…Ben en fait, juste peut-être aussi une mise en contexte, de dire que, peut-être dans vos entourages vous avez eu des personnes qui sont justement racisées, qui sont justement gender non-conforming, puis qui vous ont fait du mal, et je pense que ce mal là, ça vient d’une forme de trahison entre guillemets, de dire que ah mais pourtant, on a les mêmes identités, on partage des réalités similaires, mais c’est de dire qu’en considérant justement le fait que comme, on est pas imperméables à des systèmes d’oppression, nous aussi on peut être des véhicules de reproduction de ces oppressions-là, c’est une possibilité, parce qu’on vit justement, je veux dire, à l’académie il y a des personnes racisées qui sont très dans la compétition de bourses, etc, ça veut dire qu’ils participent à ce système-là, puis en disant qu’on veut aller vers un safer space, c’est de dire qu’on veut travailler vers ça. C’est de dire que c’est continuel, c’est fluide, puis qu’on veut s’arranger pour mettre des dispositifs justement pour des personnes peut-être à mobilité réduite, des personnes qui ont besoin de langage des signes, de dire ok ben on essaie de mettre en disposition plus de choses pour considérer justement les différentes réalités des personnes, mais de dire aussi qu’il peut avoir un manquement à ça. Puis d’assumer le fait qu’il y a un manquement à ça, puis de dire que même si on a toutes ces identités-là, on peut avoir des manquements à des réalités, puis de l’assumer et de dire écoutez comme, c’est correct parce que je pense pas justement qu’on peut avoir toutes les réalités en tête, mais de dire, on va faire mieux, c’est quelque chose je pense qu’il faut garder en tête.
FHK : Oui ça permet de pas figer les choses.
MR: Ouais exactement.
FHK: Tu parlais aussi d’épistémicide. On a parlé dans le premier épisode d’injustices épistémiques, mais on a pas parlé d’épistémicide. Est-ce que tu, ou, quelqu’un ou si tu veux…
MR: En fait je connais pas non plus profondément la théorie, j’ai eu un cours de Jade Almeida qui disait justement, qui parlait des épistémicides des savoirs autochtones, de dire que ça fait partie aussi du processus génocide au Canada des populations autochtones. Donc d’effacer des savoirs qui sont en place en fait, puis justement quand je parlais de, des causes environnementales, c’est de dire, ah, ben il y a rien eu avant en fait, ou pas de dire qu’il y a rien eu avant mais de se dire, ah c’est nouveau. C’est quelque chose de nouveau, on révolutionne les questions au niveau des pipelines, on révolutionne les enjeux mais en fait non, il y a eu des centaines et des centaines d’années de, oui c’est ça, d’activisme, de personnes qui ont parlé etc., puis ça s’est perdu, non seulement à travers la manière que maintenant on considère des savoirs légitimes, donc qui sont écrits, mais aussi la manière justement que c’était des traditions orales, qui se passaient, des savoirs qui étaient pas nécessairement écrits qui sont enregistrés, puis même si des savoirs qui sont enregistrés, bien maintenant ils ont été effacés pour justement dire, il n’y a rien eu avant, tandis que c’est pas le cas.
EM: If I could say something to this like, maybe that, might be interesting as a side note, I think, so I used to study anthropology and I don’t that anymore, I really don’t like anthropology…And so to me, this is giving like cultural genocide, or something like that, or like that kind of term, and I think it’s important to understand that, and everything you said, I really appreciate, to understand it’s not just like…It’s years and years of suppression and like people having to change their ways and being displaced, and in so many different ways, it’s not quantifiable and it’s not even describable all the ways in which Indigenous folks just to be specific have had to like change their lives in order to fit, even if they are surviving, like to fit in the colonial society. So like, that’s true. And I want to say, like…There’s so much…Like I am of the opinion, or like I know this to be true, there, we are still super like…Whatever, we haven’t actually lost anything, things have just changed, and that’s the way I like to look at it. Like I don’t like to go…Too heavily… I don’t like to lean too heavily on language that like underlines how much we have lost and like, that we’re losing our language and that we’re losing our culture, if not only just to…If we need to make that point, if some people don’t believe that and we need to make that point, that’s fine. But in my own community, and with folks like you, like I like to highlight the fact that we are still alive, we have many futures, our languages are going to keep, to keep being spoken, and just like really try to affirm, without , without glossing over the history and like glossing or like erasing what has happened. But like, to account for that and to move forward with like, the notion that yes, we are still here, and our knowledge, even if it’s not traditional, or if it’s not…It is still so…Like it is traditional. Like I don’t know, it is…It has all the knowledge of the past, it’s just that it maybe, maybe it’s changed shape or in a different form. So…Anyway, just to comment a little bit on that, yeah.
FHK: Puis aussi parce que figer les personnes autochtones dans le passé,ben ça veut dire qu’ils existaient ou ils n’existent plus que aujourd’hui, ça n’existe plus, qu’il y a pas des nouvelles choses qui…Merci beaucoup pour vos réponses, toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Pour enchaîner aussi sur la journée, cette fameuse journée BIPOC…Quelles pratiques de solidarités vous vous êtes dits en sortant de cette journée là, je vais la garder avec moi et je vais la réutiliser dans mon contexte de travail ou de recherche. Quelle pratique ou quelle idée ou quelle stratégie vous vous êtes dits, ça je vais le garder dans ma…dans ma tête et la réutiliser et l’intégrer dans mon milieu de recherche ou de travail.
46:58
SB: C’est une stratégie que je faisais déjà et que je fais encore plus, c’est d’écouter, de laisser l’espace aux personnes qui sont concernées plus, et d’amplifier leur voix juste en les écoutant. Je pense que le plus important pour moi c’es, par exemple,si, et j’ai déjà eu des projets avec des communautés autochtones qui sont très mal passées avec certains chercheurs parce qu’ils laissaient pas l’espace en fait, qu’ils prenaient tout l’espace, tsé même en temps que personne racisée on doit comprendre qu’on doit aussi laisser l’espace. Et que c’est comme ça aussi qu’on est solidaires, c’est de se dire je vais mettre de côté mon ego, je vais mettre de côté aussi tout ce que j’ai, tout mes bagages, pour pouvoir laisser l’espace à cette personne-là parce que c’est son instant. J’aurais mon instant un autre moment, mais là je dois comprendre que, c’est elle. Donc je pense que c’est ça, l’humilité.
AMA: Pour cette question-là, je vais bien regarder, j’ai une liste d’épicerie. *rires* Non mais en fait, pour accompagner la mobilisation des connaissances, des savoirs générés par les communautés racialisées, par les communautés elles-mêmes, je pense que on doit vraiment se fonder sur les rétroactions des chercheurs racisées elles-mêmes. Vraiment se fonder sur les rétroactions pour réclamer en fait…Enfin excusez-moi de parler d’argent hein. Mais bon. Pour réclamer des fois des soutiens, des subventions aux organisations et aux groupes concernés qui souhaitent tenir leurs propres séances de mobilisations, leurs propres projets de recherche ou leurs propres espaces. Moi je pense que ça c’est important des fois, bien qu’étant une femme racisée, noire, des fois on est dans des organismes, des institutions, qui ont vraiment des privilèges. Qui ont vraiment..qui peuvent, qui ont des interlocuteurs dans des fondations ou bien gouvernementaux et tout, mais c’est pas le cas de d’autres groupes, d’autres communautés de recherche. Donc peut-être que ce serait aussi de vraiment se fonder sur leur vécu, sur ce que ces communautés-là réclament et puis de faire des fois des tremplins, de mener en fait leurs besoins plus haut, ça c’est une chose. Puis il y a un autre truc aussi qui me ramène à cette question de racisme institutionnel, c’est, je pense aussi que collectivement, on doit continuer à reconnaître, avoir une reconnaissance vraiment décomplexée du racisme dans les institutions et dans les méthodologies et dans les processus de recherche. Il faut vraiment que, si on veut vraiment être solidaires, et puis si on veut vraiment avoir des pratiques de résistance, il faut vraiment qu’on se le…C’est-à-dire que, je pense que tout le monde le constate, mais quand on le…Je sais même pas comment le dire, quand on le reconnaisse profondément, quand on le vit, vraiment c’est dans ça qu’on est. Et puis qu’on l’adresse. Mais sans, sans, sans fioritures, sans masque, vraiment qu’on l’adresse vraiment. Je sais que toutes personnes, on a toutes nos stratégies de navigation, c’est vrai. Et les années passées dans les systèmes oppressifs finalement nous font comprendre que peu importe les stratégies qu’on va avoir bien, on va toujours se prendre des coups. Donc à un moment donné, je pense que avec la sagesse et le temps qui passe, les expériences négatives qu’on subit, il faut vraiment qu’on trouve des façons d’adresser les choses telles qu’elles sont. Ensemble, de réclamer des choses ensemble, c’est un peu…C’est ça.
SB: Bien je peux ajouter quelque chose à ce que Ama a dit, sur la question de l’argent. Je vois beaucoup beaucoup de choses malheureusement dans la recherche où ça cherché des subventions pour cacher, pour juste cocher des cases en fait, pour avoir de l’argent. Et c’est…Et je pense que c’est ce qu’on essaye toutes de faire, et j’ai beaucoup aussi de collègues qui essaient de faire ça, et c’est de redonner à la communauté de manière monétaire. C’est, pour moi, quand je vais dans une communauté, si je veux travailler avec une communauté, c’est que je me demande…Qu’est ce que la communauté va bénéficier. Parce que un article scientifique, je suis désolée, on s’en fou. C’est pas vulgarisé, c’est pas accessible, donc qu’est ce qu’on leur redonne. Moi, le savoir de tous est important. Et donc c’est aussi un travail…comment dire. C’est un travail de…on déconstruit en fait l’institution, et je l’ai vu dans des projets ou j’ai eu beaucoup de mal, parce que moi je veux payer par exemple en cash les personnes, on ne veut pas donner de cash, il faut…Et c’est l’institution en fait qui met toujours plein plein de barrières, et il faut qu’on continue à casser les barrières, tout simplement.
MR: Non mais pour revenir sur l’argent…*rires* Non mais je veux dire, si on revient justement la recherche PARR, tsé les résultats qui ont été montrés, justement l’argent, je veux dire, ça été une des réponses de qu’est ce qui est le plus criant. Et je pense aussi c’est de dire qu’on a des réalités matérielles, il y a des réalités matérielles, on a des réalités aussi auxquelles il faut répondre puis justement de redonner économiquement à des personnes c’est hyper important. Et je pense que, en étant, juste en étant en fait avec les personnes c’était que je ne peux pas faire ce que je fais d’une manière désincarnée. Donc de rester ancrée à l’idée que ce que je fais, c’est pas juste dans les écrits, c’est pas juste au niveau académique, et je pense que c’est un truc très…Je sais pas si c’est blanc, je sais pas si c’est colonial, mais c’est peut-être tout ça aussi. Tsé les personnes vont parler de féminisme, vont parler de tout ces mots, intersectionnalité, il faut leur arracher ces mots en fait. Genre ils peuvent plus les utiliser là, c’est trop, c’est très désincarné, d’une manière ou est-ce que justement, ces personnes vont pas,je veux dire, là en même temps je sais pas, aller militer dans les rues et tout, mais je veux dire, on peut pas parler de féminisme sans parler de choses présentes, je parle pour la Palestine, mais je veux dire, on peut pas parler de féminisme, d’intersectionnalité de manière aussi désincarnée. Il faut prendre en considération comment, il faut faire un privilège check, évidemment, mais aussi de garder en considération la manière qu’on parle, qu’on véhicule le message qu’on veut véhiculer, puis aussi qu’est ce que tu avais dit Ella, je me souviens pendant, dans ton panel, je trouvais ça super intéressant puis je sais pas à quel point ça peut s’appliquer dans ma recherche, mais tu disais comme quoi tu parlais pas nécessairement des personnes directement, mais plutôt qu’est-ce qui est entré en relation avec les personnes. Puis je trouve que c’est super intéressant justement, puis comment tu disais que en parlant de qu’est ce qui est en relation avec les personnes, t’allais pas parler justement de tout ce qui était, des blessures de personnes, what hurt people, and like how we sometimes, not what hurt people, but how sometimes we just like revisit how the traumas of people, so I find it really interesting, but maybe you want to check what I said because maybe I just like ??
53:27
EM: Well yeah so, this could be an answer to the question. One of the things I talked about in my panel, which some of you heard, was…instead of, and this might be obvious, like parts of this might be totally, anyway, totally obvious to you, but i’ll share it with listeners. So is that like instead of studying people, not only just being like : okay i’m studying Indigenous people in Montreal, or i’m studying Indigenous people who go to McGill, like whatever, you know how we do that in social science research you know, we’re trying to find our subjects or we’re trying to like figure who we talking about, and there is something great about that, in that we want to be specific and we’re like looking to, yeah, the people who have that lived experience right. So what, there’s something about that also, that I don’t like, and it’s that, it has like…It mirrors some of the practices that social scientists would do in order to categorize us, so categorize raci-, like, basically,to study Indigenous peoples in the past and in an anthropological setting you would like go to their place and then you’d be like : i’m running an ethnography about X peoples, right ? And I think that a lot of our communities experience this, not only Indigenous peoples. And that’s the way that…Like a lot of…Like that’s one of the ways that racialization was solidified and made…legible to settlers and like other people, like non-racialized folks, white folks. And so, instead of…and like, we can do good research now, in lots of different ways, but one of the ways that I like to do it is just to get away from the subject as people. And instead, what I do, I try to study place…yeah. So what I do is I study place. So like what I would do is, go to a community, and say I would like to study with you the river that you, that you are at. Like, that you all go to together. I don’t know, like, and next time i’ll be like : What are you doing here, and like what is the river like for you, and like how you experience the river. The river is just like an example, it could be a school, it could be so many things, right. So, and then, the people get to define that place, and then that place get to define the people that are there. So you don’t have to like, try to create a box before you start your research, that is like, ok like, i’m studying…I’m just gonna keep using Indigenous peoples at university, just to…whatever. Because what if like, instead you’re studying the first peoples house at McGill, or for example, where I’ve gone many times there, like there might be people who don’t fit in the category that you’re actually looking for, but that brought in the conversation, that it…it starts to get more material, like it starts to make your research more community oriented if you’re actually working on the ground with the people who are there. And so i’m not, i’m not as interested, and maybe this is just me, in trying to define people or trying to get the lived experience of a certain kind of person. Instead i’m trying to figure out how we are living together, what we are doing in place, what our actions are, what our practices are, what our community looks like, what’s important to us, like all of those things, like what you’re saying. Like looking more into the future, and like trying not to…That does get us away from… The frame of our research is really important, right. It gets us away from some of the stereotypes we might reinforce, so the histories that we might retell over and over again, that like our community doesn’t need to hear, because….There’s a lot of my work about like accounting for the past, accounting for trauma, but really trying to move forward. So that does not mean not hearing it and blocking it out, and there’s practices there that i’m working on, like thinking with grief, thinking with…Thinking with that lived experience of trauma and grief, but trying to move from it so that our research isn’t defined by that aspect, so that we are not defined. So that like my community and me, we are not defined by that trauma, right. And it’s…I don’t know, it’s a balance, so anyways, so that was…That is one of the things that I like to think about with folks, and that I would do, and like talking with you about it, yeah, coming out the PARR project day like definitely got me thinking about it more.
57:57
SH: I actually find it very interesting, because in my experience, when I was doing, when I was finding collaborators and people to talk to about their artistic experiences here, this question…Because it’s very much that. You go into…you doing research, it’s always categories that you talk about, and there’s so…There are limits in the whole work from the get-go. Like you’re not even starting and it’s already limited. And the challenge for people, students, researchers and community members who wish to do research is really…That’s, from my experience, what I got in my own experience as a student, was that… It’s…Deconstructing them from the beginning and not thinking about through what the situation is expecting you to do, or with…Like not thinking about how is going…How is my community gonna receive my work - no, that’s not the point. The point is, the people you’re gonna work with, and as you’re saying like the place, it was a relationship. And at first I was thinking about people you know, artist, based in Montreal. Montreal is a settler space. There is…the life doesn’t stop at Montreal’s borders right, like it continues everywhere. And that’s the thing like, the…So I tried to just change my perspective because it didn’t work, like it was just too constricting. Then I thought but no, what about the relationship. It takes time, and there’s another thing, like the academia does not care about the time it takes for you to build ethical, meaningful relations. They don’t care about that, they just want to validate something as soon as possible, anyways that’s another thing, we’re going to focus on solutions, but thinking of relations, and throughout the years, it’s been two years, and i’ve seen like oh wow, there’s so many things that come out of this work, you know of these relation building, possibilities, and I think, kind of…you know, I like this framing of solutions in terms of how to collaborate with Indigenous communities and…At least in my case, it’s through relationship building, thinking of the process and that’s that relationship tell me about…you know, that experience, because it’s my experience. I’m not going to talk about someone else’s practice, it’s about how my experiences, engaging with that person, as an artist. And so, I realized, I learned so much, and it’s not…It’s not even ethnography, like whatever you want to call it, it’s not ethnography, it’s not anthropology, it’s none of those things, it’s really…Going…Being and listening, being, and listening, and being there. You don’t even have to ask questions. It’s really…Learning, by being with. And I heard about it a lot in theory, but when you practice it’s a different thing right, because it opens so many things, so yeah, like I think… I’ll finish with that for my part.
SB: J’aimerais rebondir sur deux choses qui ont été dites qui sont super importantes pour moi. Ella tu parlais du trauma. Il faut…Et je suis trop, je suis vraiment vraiment d’accord avec toi, c’est que la recherche fait du trauma, par, on sait que on va aller dans les communautés juste pour parler du trauma, et on essaye hein, je pense beaucoup à changer cette narrative en disant, pourquoi on irait pas dans la communauté voir en fait ce qu’ils font aussi. Parce qu’il y a beaucoup aussi d’espaces de solidarité dans les communautés, dans plusieurs communautés, mais on préfère en fait rester dans les choses négatives, le trauma et aussi dans ces positions subalternes, on sera toujours en dessous en fait des personnes qui dominent. Donc ça pour moi c’était un point très important que tu as dis. Et Marilie aussi, les termes spécifiques comme, le féminisme décolonial, j’aimerais tellement qu’on arrête de les utiliser en fait. Mais en fait c’est ça, c’est désincarné, ça a plus de saveur. Dans le sens ou ça plus de définition en fait, tout le monde l’utilise. J’ai vu un projet féministe qui parle sur les agressions en fait sexuelles que les femmes vivent à l’université. Le groupe féministe, ce sont que des blanches, et elles sont venues me demander en fait, des personnes de la communauté et j’ai dit, non non. J’ai dit vous voulez des personnes de la communauté, vous les…Vous les cherchez vous-mêmes, ou sinon vous aller en embaucher quelques-uns. J’ai dit, ma communauté n’est pas là en fait juste pour pleurer. Ma communauté elle a une dignité. Et c’est ça aussi qu’il faut, je pense, pas avoir peur de…C’est dur, je sais que c’est dur, je sais qu’on va rester dans des espèces d’espaces où on nous voit de manière radicale,mais je pense qu’il faut parfois oser dire non et juste dire, c’est ma manière en fait pour moi de dire d’arrêter, et c’est comme ça que tu dois me respecter et si je te dis que je n’ai pas envie, ne me relance pas cinq cent fois sur la même chose.
EM: Okay yeah, a couple…Awesome. Thanks for highlighting those things. A couple things that I would take away from the thinking that I did at the workshop…*rires* Just to come back to money, eum…What I, what I like, and i’m glad that we are all talking about it, because it’s something that…It, it…The pursuit of academic funding, it does define our work to some extent and so, coming to terms with that is annoying, and so…Noticing that, sometimes we are to describe our work in a way that will get us funding, and then, but if that is the case, and like maybe it’s not totally true to our work, like, we’re trying to…Like I often find myself like using words that I know that like, settler, like liberal settlers will like understand about like the ways in which about i’m thinking about Indigenous ways of being or whatever right. Which is not the way that I actually think about my work and what it looks like on the ground, and so yeah, I just want to highlight again, underline, whatever, that it’s important to give back to the community, and that is one of the reasons, like if i’m gonna in academia, I hope that i’m able to pay people. I actually haven’t got that kind of money yet in terms of the research that i’m doing but like, at the point that I do, that’s like a really important thing. Because we do sit in, like I think folks have said it, like, positions of privilege to a certain extent, and like our relationship to academy gives us…Yeah might give us money, might give us privilege, might give us some access to things, and so that’s always, like, and also like give us access to skills and like tools, and things that I find…And it’s very important that I’m sharing that back, with like anybody, with everybody. Yeah, but especially folks that I’m working with, even if they are not already in those spaces.
1:04:41
FHK: Je vais quand même vous demander, est-ce que l’un ou l’une d’entre-vous veut ajouter quelque chose par rapport à votre expérience dans les journées BIPOC, des réflexions, quelque chose avec lesquelles vous aimerez finir l’épisode ?
SB: Merci beaucoup, au projet PARR. Vraiment, on rencontre en fait des belles personnes, des personnes qu’on aurait jamais pu rencontrer, donc merci beaucoup.
MR: Merci pour la nourriture, c’était vraiment bon. Je pense que c’est important, pour de vrai, pour nourrir, en fait je pense qu’on peut pas travailler sans nourrir l’esprit, c’est important.
FHK: Merci à vous toutes d’avoir été ici, présent présentes, pour ce podcast. Ça été vraiment un honneur de discuter avec vous, vous êtes vraiment venu.e.s avec beaucoup de générosité,de partage, donc merci beaucoup. Et merci à toutes et à tous d’avoir suivi l’épisode, merci encore une fois à nos invités, et on remercie aussi toutes les personnes collaboratrices du projet, sans qui ce podcast n’aurait pas pu voir le jour. À chaque étape de nos activités, vous avez fait un travail remarquable pour nous soutenir et apporter vos expériences et expertises à un nombre significatif de femmes et de personnes non-binaires noires, autochtones et racisées, quant à nous, on se retrouve dans un prochain épisode du podcast « En fleurs, plus en feu», à très bientôt.
*musique*
FIN.